Région du Centre-Ouest
Université de Koudougou :
Les étudiants sur les traces du PNDES
A l’initiative du club des étudiants en Analyse Politique Economique (APE) le plan national de développement économique et social (PNDES) a été expliqué aux étudiants de l’Université de Koudougou le samedi 29 octobre 2016 dans la salle du Programmes Sociaux d’Urgence de la Transition (PSUT). Pendant 4 H tous les rouages du PNDES ont été mis en lumière par le conférencier, le Pr Mahamoudou DIARRA au bonheur des étudiants.
Le PNDES est le nouveau référentiel de développement économique et social du Burkina de 2016 à 2020.Il est impératif que toute la population en l’occurrence les étudiants comprennent les contours de ce plan. C’est ce qui explique l’organisation de cette conférence selon le président du club APE de l’UK, Barnabé SORGHO.
Dès l’entame de la conférence, le conférencier a exprimé sa reconnaissance aux étudiants pour cette belle initiative. Il tenu a précisé que c’est en tant qu’enseignant et non en tant que représentant du gouvernement qu’il a répondu à l’appel des étudiants. En effet le Pr DIARRA est enseignant chercheur en économie à l’UK et conseiller spécial du premier ministre. Il a donc contribué à la rédaction du PNDES. C’est dans un langage digne d’un économiste que le conférencier a débuté sa conférence par la genèse du PNDES. Le Pr DIARRA a détaillé les six grands points qui composent le nouveau référentiel de politiques économiques et social du pays des hommes intègres.
Selon le conférencier, c’est sur la base d’un programme que le président Roch KABORE a été élu. Le PNDES s’est donc inspiré de ce programme. Et le Pr DIARRA d’ajouter « je fais parti de ces techniciens, et on a commencé les consultations en Mars 2016 à zéro Franc. Nous voulons tous le développement de ce pays ». Le processus d’élaboration du projet a suivi un schéma bien spécifique tout en prenant en compte toutes les revendications de la population à travers des consultations. En sus de l’analyse de la situation socio-économique du Burkina le diagnostique est clair.
Selon le professeur : « le seuil de pauvreté est estimé à 154 061 FCFA/an sur 100 burkinabé 60 sont pauvre et 47 de ces gens vivent en milieu rural. Le taux de chômage très élevé est estimé à 6,6% dont 9,3% pour les femmes et 4% pour les hommes avec beaucoup d’emplois non décents notamment en milieu rural et dans le secteur informel urbain. L’énergie fait défaut et très coûteux comparativement dans les autres pays voisins et le taux de couverture est de 24,7% au Burkina Faso (chiffre officiel fin 2012) sans oublier le taux d’accès qui est d’environ 14,6% dont 2% en milieu rural. Cette situation peu reluisante des conditions de vie de nos parents est la résultante des faibles performances en matière de croissance économique : le taux de croissance annuel moyen du PIB réel a été de 6,05% sur la période de la dernière décennie (2004-2013).En tenant compte du taux de croissance démographique, la richesse créée par an a augmenté en moyenne de 3% ».
Pour l’agrégé d’économie ces faibles performances en matière de progrès économique s’expliquent par plusieurs contraintes et insuffisances notamment au niveau des capacités à investir, de l’appareil productif et des secteurs de soutien à la production que le PNDES tient à corriger.
Ensuite il a souligné que le PNDES est un plan ambitieux qui vise à transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois décents pour tous. Pour réaliser ces impacts, le Pr DIARRA a éclairci que le PNDES a identifié trois grands axes. Premièrement réformer les institutions et moderniser l’administration, secundo développer le capital humain et enfin dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois. Le coût de ce projet est estimé à 15395,4 milliards francs CFA soit un coût annuel de 3079,1 milliards francs CFA.
Ce projet s’il est bien mené fournira environ 50.000 emplois productifs par ans. Après avoir expliqué le schéma de financement du PNDES et sa stratégie de mise en œuvre, le conférencier a répondu aux questions des participants. Il leurs a assuré : « le PNDES n’est pas un plan pour chasser les étudiants des campus ou réduire le FONER mais vise à vous offrir des emplois ». Il ressort de son exposé que le manque à financer du PNDES est énorme et il faudra faire appel aux bailleurs de fonds. A l’issue de la conférence les participants ont apprécié l’initiative du club.
Selon OUATTARA Boureima étudiant en économie « le conférencier a bien fait son développement. Il n’a pas parlé en tant que politicien mais en tant que notre professeur. L’investissement que le PNDES requière est risquant vu que cela nécessite des prêts et risque d’alourdir notre dette. Toutefois si cela est bien mené, je pense qu’on pourra résoudre le problème du chômage ». SOULAMA Sanata ajoute « j’ai vraiment apprécié l’initiative ça ma permis de cerner maintenant le PNDES et comment il sera financer et les avantages que ce projet pourra nous apporter ». Les organisateurs n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction et de saluer la mobilisation des étudiants. Rappelons que le club APE est une représentation des étudiants de la troisième année option APE qui œuvre pour renforcer la capacité de la formation des étudiants et la bonne cohésion sociale.
Prince Omar pour la SC Info