C’est l’application qui sera peut-être bientôt aux côtés de Facebook,Twitter ou Instagram sur vos téléphones. Rangée dans «les start-ups à suivre» de l’année par Business Insider, Whisper, pour «murmure» en français, pourrait bien être à 2014 ce que Snapchat, qui permet departager des photos de manière éphémère, a été en 2013.
Cette application «permet aux gens de poster de façon anonyme des Whispers (des photos accompagnées d’une ligne ou deux de texte […])», explique le New York Magazine, qui consacre un long article sur le phénomène annoncé. Comme sur Instagram, ces photos peuvent recevoir des petits coeurs d’autres utilisateurs, être retrouvées via un mot-clé ou atterrir, si elles deviennent populaires, sur la page d’accueil. Mais la comparaison s’arrête là selon le New York Magazine:
«Ouvrir Whisper pour la première fois, c’est avoir l’impression de retourner dans une version antérieure, plus primitive, d’Internet.»
Car à la différence de Facebook, Twitter ou d’autres, qui turbinent à la mise en avant de soi, Whisper repose au contraire sur l’anonymat,«mode par défaut» du web avant la percée des réseaux sociaux. Résultat: «il n’y a aucun utilisateur célèbre ou de star de Whisper», résume All Things D.
Un retour aux sources qui expliquerait le succès de l’application, qui enregistre 3 milliards de pages vues par mois. Pour l’un des investisseurs interrogé par All Things D, la culture de l’auto-promotion sur Internet maintiendrait en effet une «pression» sur les internautes, contraints de toujours exposer «leur visage et de dire aux gens combien [leur] vie est cool.» Et d’ajouter :
«Sur Whisper, vous avez la possibilité de partager des émotions brutes et authentiques, et la sensation est libératrice puisque c’est anonyme.»
A en croire les journalistes qui ont testé l’application néanmoins, Whisper ne se résume pas complètement à un déversoir cathartique, sorte de confessionnal des temps modernes, où les utilisateurs avoueraient leurssecrets les plus noirs. Il y a bien des confession de tromperies ou d’amours interdits, mais «il est impossible de vérifier» ce qui est avancé, constate le New York Magazine. Plus encore, l’application fait la part belle aux aveux manifestement délirants –mais souvent très plébiscités par les utilisateurs eux-mêmes. Et quand bien même la réflexion semble parfaitement premier degré, demeure tout de même un léger malaise, ressenti par le journaliste de The Atlantic:
«C’est comme avoir le don de télépathie, mais il y a un piège: votre superpouvoir ne marche que dans les toilettes d’un collège. Eurk.»
Si Whisper ne donne pas d’information sur son nombre d’utilisateurs, son co-fondateur de 26 ans, Michael Heyward, a néanmoins assuré à Business Insider que «moins de 4% de ses utilisateurs ont moins de 18 ans». Le New York Magazine confirme néanmoins la jeunesse des Whisperers: «Neuf sur dix ont entre 18 ans et 24 ans.»
« Je suis une Reptilienne et je vais éradiquer la vie sur Terre » / Mon terrible secret sur Whisper
Valorisé à hauteur de 76 millions de dollars, le site a attiré lesinvestisseurs qui ont aussi eu le nez creux avec Snapchat. Pour rappel, cette application très populaire s’est notamment offert le luxe de refuser une offre de Facebook qui s’élevaient à quelques trois milliards de dollars.
Pour s’assurer un avenir tout aussi prometteur, Whisper met toutes les chances de son côté. Afin de l’aider à se développer, la société vient ainsi d’embaucher Neetzan Zimmerman, un journaliste spécialiste des contenus viraux, fondateur de The Daily What et dont les articles faisaient exploser le trafic de Gawker, son ancien employeur.